> Frédéric
Mistral / Oeuvres
L’œuvre
de Mistral, couronnée en 1904 par
le Prix Nobel de Littérature, est
essentiellement une œuvre poétique.
Cette
œuvre, marquée par le romantisme,
mais ayant conservé (privilège
de la langue provençale et du génie
mistralien) une fraîcheur exceptionnelle,
relate le plus souvent des histoires d’amour
impossible. C’est le cas de Mirèio,
de Nerto, de La Rèino Jano, du Pouèmo
dóu Rose…
Mais
au-delà de la fiction littéraire,
l’œuvre mistralienne est marquée
par un souci ethnographique et « patriotique »
évident. Il s’agit, pour Mistral,
de décrire la Provence dans toute
sa diversité géographique
et historique.
C’est
ainsi que Mirèio, au travers des
amours de Vincent et Mireille, évoquera
la Provence rhodanienne et paysanne, Calendau
décrira la Provence maritime, Nerto,
l’Avignon du temps des Papes, et le Pouèmo
dóu Rose, enfin, dans la fiction
étrange des amours de l’Angloro et
de Guilhem, déroulera toute cette
antique traditon de batellerie de halage
qui faisait du Rhône un revoulun de
vido, un « tourbillon de vie »
avant l’apparition de la batellerie à
vapeur.
L’œuvre
de Mistral, au-delà de sa qualité
poétique remarquable, peut se définir
également comme une œuvre de « sauvacioun »,
de sauvetage. Il s’agit d’empêcher
de tomber dans l’oubli définitif
un pays, une langue, des traditions, des
modes de vie… Et de ce point de vue, la
création du « Museon Arlaten »,
en 1899, premier véritable musée
ethnographique de France, peut être
considérée comme le point
d’orgue de cette œuvre.
Autre
élément capital de ce travail
de sauvetage : le projet monumental du Tresor
dóu Felibrige, le grand dictionnaire
« embrassant les divers dialectes
de la langue d’oc moderne », dictionnaire,
certes, mais aussi véritable encyclopédie
historique, géographique et culturelle.
Ajoutons
également deux recueils de poésie :
Lis Isclo d’Or et Lis Oulivado, sans oublier
de signaler l’œuvre en prose, œuvre de publiciste
d’abord, avec l’Armana Prouvençau
et l’Aiòli, puis les Discours e Dicho
où se déploie toute l’activité
militante de Mistral au sein du Felibrige,
et surtout Memòri e Raconte où
Mistral évoque, dans une prose magnifique,
son enfance, sa jeunesse, la création
du Felibrige, ainsi que le projet et l’écriture
de Mirèio…
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